Toys on Fire "Animals", 2019-2020
Un film d’Émilie Girault sur une musique Toys on Fire. La chanson "Animals" est le premier single de l’album
TWICE IN THE MACHINE.
Conception, réalisation, montage : Émilie Girault.
Ce clip, à son échelle, se veut le reflet du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Tels ces personnages cachés sous l’apparence de monstres, nous évoluons actuellement dans des sociétés où ce que l’on montre de nous est devenu plus important que ce que l’on est réellement. À travers nos photos, nos profils, ce que nous partageons sur les réseaux sociaux, nous essayons de définir une image de nous qui soit forte, souvent hermétique à la souffrance, des vies remplies de joies et d’une certaine « coolitude ». Aucune faiblesse, aucun échec n’est accepté. Mais les masques sociaux que nous portons jour après jour sont devenus des cages dorées faussement réconfortantes, dans lesquelles nous nous enfermons, plus ou moins consciemment, et dont il devient de plus en plus difficile de s’échapper pour revenir à qui nous sommes réellement.
Dans ce monde, chacun observe l’autre, parfois avec envie, convaincu qu’il est plus heureux, qu’il vit des choses plus extraordinaires, qu’il ne souffre jamais… Alors il faut aller vérifier…
Dans ce clip, une lutte commence pour atteindre ce potentiel mieux, cette autre vie, ce nouveau lieu inconnu dans lequel chacun projette tous ses espoirs.
Plus grands sont les fantasmes, plus dure sera la chute. Nos personnages victorieux atteignent un espace vide et énigmatique… Le monde rêvé se révèlera t-il meilleur ou pire que le monde abandonné?
REFERENCES :
Ce clip mixe l’univers des peintres flamands du début de la Renaissance avec les jeux vidéos et dessins animés des années 80-90.
Les deux personnages principaux sont repris des dessins animés “Les Maîtres de l’Univers” & “Tortues Ninjas”, tandis que la scène de bataille reprend les codes et l’esthéthique du jeu vidéo “Street Fighter”.
Les monstres sont repris de peintures de Bruegel et de Bosch. Dans les peintures et les dessins grotesques de cette période, l’humain est mis face à ses fautes, à ses espoirs et à ses désirs coupables. Aucune idéalisation esthétique : il est traité de façon réaliste et crue, souvent laid, mesquin, violent, mais aussi touchant et faillible.
Le procédé des dessins scannés puis animés, volontairement réduit à un rythme binaire, évoque les premières techniques d’illusion qui donnèrent naissance au cinéma contemporain. De même, le système de projection utilisé pour animer certains décors, s’insèrent dans la tradition de recherche visuelle de la fin du XIXe siècle, et des techniques de réalisateurs comme Georges Méliès.
Chacun des décors du clip possède également ses propres références visuelles, provenant de certains univers cinématographiques ou mythologiques, inspirées de phénomènes naturels aussi bien que de concepts philosophiques (ex : l’allégorie de la caverne de Platon).
TECHNIQUES:
Les décors résultent d’un mélange : de dessins traditionnels, de photographies, de films (captés par différents types de caméras : 5D, GoPro, Iphone) et de créations plastiques (photographiées ou filmées).
Le mélange de ces différents process varie selon l’univers créé.
Les dessins ont été réalisés à main levée à partir de photographies de peintures et de gravures.