La peur, l’inquiétude, l’anxiété peu à peu infestent notre quotidien. Adieu l’insouciance de l’enfance, soudain s’invitent à la fête les agressions, les réflexions, les viols, toujours les MST, le GHB, adieu l’amour libre et la légèreté. En soirée cette nouvelle génération devra mettre un capuchon sur ses verres et faire attention aux seringues… tout en continuant à danser, à rêver, à vivre comme si de rien n’était… mais avertie que ce monde inexorablement pourrit. Adieu la gaieté décomplexée, bonjour les regards, les jugements, la crainte. Encore plus, toujours plus de celle-ci. Le climat anxiogène chaque jour s’accroît. La terre se meurt tandis que les guerres partout se multiplient, tout comme l’agressivité de ses voisins aigris. Les news, les commentaires, les complotistes ou les pacifistes, partout des revendications, des provocations. Où sont “Le Baiser” de Doisneau, l’”Imagine” de Lennon, la fraternité des vieux dessins animés… Et bientôt de nouveaux virus, la peur de l’autre renouvelée, amplifiée, de toutes parts de nouveaux potentiels agresseurs, des clameurs… le retour de l’angoisse, le repli sur soi, encore plus, toujours plus, un repli soi-disant protecteur alors qu’au fond de nous l’on aimerait de la douceur… quelque part en soi cette envie profonde de rire, de vivre, d’en avoir rien à foutre, de danser, de pleurer, d’éclater, d’enrager et de se moquer de tout, de soi, des autres, de l’avis de tous ces épieurs et moralisateurs. Tout dégager, tout apaiser, tout arrêter, tout libérer, se libérer, tout simplifier, tout partager…

PUT ON YOUR RED SHOES... est une performance qui questionne le repli sur soi engendré par notre société alors que le corps, lui, ne cesse de vouloir se révolter. Sans aucun son audible, la performeuse danse pour elle, éclairée par les lumières multicolores des boums de son enfance, dans une fête personnelle que rien ne peut stopper / bafouer, en grand défouloir affranchi des maux de notre société, en vitrine, invitant le regardeur à une dose de légèreté.

GENÈSE DU PROJET : Juin 2024 sur les routes de Sardaigne, la musique se diffuse dans l’habitacle de la voiture tandis que les paysages défilent en ces derniers jours de vacances paradisiaques hors du temps... Bientôt le retour au quotidien et aux actualités d’un monde qui chaque jour semble s’effondrer de part et d’autre. Et soudain une envie : danser ! Ou plutôt, se défouler, expulser toute énergie négative qui gâcherait ce paysage de rêve... alors il devint ncessaire de concevoir une nouvelle performance.
En septembre 2024 commençait les premiers tests d’une performance qui, selon moi, devait nécessairement être réaliser lors d’une Nuit Blanche.

Février 2025, je répondais à l’appel à candidature de la ville de Charleville-Mézières pour sa Nuit Blanche. 

Juin 2025, mon projet était sélectionné.
Octobre 2025, enfin... le temps du lâcher-prise était arrivé.

_______________


Oeuvres liées :