Certains des milliers de visages croisés au long de notre vie nous marquent et nous obsèdent, par leur beauté ou le tragique d’une situation… par leur puissance, par leur faiblesse. Les photographies de Pierre Jouve révélaient des scènes. En tant que peintre il tente désormais de révéler des âmes… celles de ces inconnues… sa mère… le temps qui passe…

Pour cette performance, Émilie Girault reprend le thème de la boîte à musique, développé plusieurs fois déjà, notamment en 2015 dans son film “Wyrd”. Son mécanisme, activable à l’infini, est un symbole du temps et du cycle de la vie, mais aussi, de la mémoire et des souvenirs. Dans les mains de la performeuse, une boîte à musique tend à emporter le regardeur vers l’enfance, tandis que des cuissardes à talons hauts renvoient à l’émancipation de la femme, et les cheveux enroulés autour de bigoudis à la vieillesse… Mille vies dans une vie.

La question de la création artistique est également centrale, les sensations attachées au passé devenant matière première du travail de l’artiste. Ainsi la performeuse vêtue de blanc devient toile, tandis que défilent, projetés sur elle, 32 visages issus des oeuvres de Pierre Jouve exposées dans « Humains-humains ». Mille vies croisées en une vie.

Et durant les 180 minutes de cette performance, les notes d’une ancienne boîte à musique, parfois en désaccord, parfois ralenties ou inversées, exhortent le va-et-vient des souvenirs du regardeur.

Relique de la performance :

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